On dit actuellement que le diabète existe essentiellement en deux variantes: le type 1 et le type 2. Mais un groupe de scientifiques de la médecine pense que la division est trop simpliste.
Dans une étude publiée ce mois-ci dans une étude publiée par The Lancet: Diabetes & Endocrinology, une équipe de chercheurs internationaux propose qu'il existe en réalité cinq types de diabète et que leurs différences pourraient signifier que certaines personnes prennent des médicaments pour le diabète dont elles n'ont pas besoin alors que les autres ne sont pas suffisamment traités au moment du diagnostic.
Ils pensent que les nuances du diabète doivent être réexaminées, d’autant plus que le diabète est devenu la maladie qui connaît la plus forte croissance au monde. En 2014, 422 millions de personnes dans le monde étaient atteintes de diabète, contre 108 millions en 1980, selon l'Organisation mondiale de la santé.
Une personne développe le diabète lorsque son corps ne produit pas d’insuline ou n’utilise pas la quantité qu’elle produit correctement. L'insuline est une hormone qui agit comme un flic de la circulation pour les taux de glucose dans le sang. Lorsque tout va bien, il peut maintenir les niveaux de glucose aux bonnes quantités. Lorsque le système est défaillant, soit parce que les cellules pancréatiques productrices d’insuline, appelées cellules bêta, sont attaquées par des anticorps, soit parce que vos cellules sont devenues insulinorésistantes, vous courez un risque de développer un diabète. Vivre avec cette maladie peut entraîner la cécité, une insuffisance rénale ou une amputation des membres inférieurs, tout en augmentant le risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral.
La manière dont nous désignons le diabète comme étant de type 1 ou de type 2 dépend en grande partie de deux facteurs: quel âge a une personne lorsqu'elle contracte le diabète et si les anticorps qui attaquent les cellules bêta producteurs d'insuline sont présents. Le diabète de type 1 est un type qui commence souvent, mais pas toujours, dès l'enfance et se caractérise par la présence d'anticorps bloquant la production d'insuline. Cela nécessite une surveillance et un traitement à vie. Le type 2 affecte les adultes, bien qu’on le voie de plus en plus chez les adolescents et les enfants et n’implique pas les anticorps du système immunitaire. Il est généralement associé à l’obésité, à la vieillesse et aux antécédents familiaux. Environ 75% à 85% des personnes atteintes de diabète seraient atteintes du type 2.
En analysant les données des registres de 15 000 personnes sur cinq registres de patients, les chercheurs à l'origine de la nouvelle étude, dirigée par des scientifiques de l'Université de Lund, ont découvert que la maladie pouvait en réalité être regroupée en cinq groupes distincts, selon des variables telles que l'indice de masse corporelle (IMC), l'âge du diagnostic et le degré de résistance à l'insuline:
1. Le diabète auto-immune sévère, qui chevauche le diabète de type 1 et est caractérisé par une maladie à début précoce, un IMC relativement faible, un contrôle métabolique médiocre, un déficit en insuline et la présence d’anticorps;
2. Diabète déficient en insuline sévère (SIDD), similaire au premier groupe, sans présence d'anticorps;
3. Diabète sévère insulino-résistant (SIRD), marqué par «résistance à l'insuline et IMC élevé»;
4. Diabète léger lié à l'obésité (MOD), «caractérisé par l'obésité mais pas par la résistance à l'insuline»; et
5. Diabète léger lié à l'âge (MARD): semblable au diabète du quatrième groupe (MOD), mais présent chez les patients plus âgés que ceux des autres catégories
À l'heure actuelle, le diabète de type 2 est le terme générique pour les quatre dernières grappes ci-dessus. Mais les personnes qui tomberaient dans la grappe SIRD, par exemple, sont les plus exposées au risque d'insuffisance rénale diabétique. «Cela ne change pas le diagnostic ni la terminologie utilisée pour le diagnostic», a déclaré à Live Science la Dre Kathleen Wyne, endocrinologue au centre médical Wexner de l'Université de l'Ohio State. «C’est juste un moyen de classer dans le diagnostic» de type 1 et de type 2.
Selon l'étude, ces cinq types pourraient n'être que le début des nouvelles définitions du diabète. «Il serait peut-être possible d'affiner la stratification en intégrant des variables de cluster supplémentaires, telles que des biomarqueurs, des génotypes ou des scores de risque génétique», écrivent-ils dans le document.
De plus, les scientifiques ne savent pas si les cinq groupes sont le résultat de différentes causes du diabète, pas plus que les personnes qui se déplacent d’un groupe à l’autre au cours de leur vie.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires. Pour le moment, écrivent-ils, cette étude "constitue un premier pas vers une stratification plus précise et cliniquement utile".
Correction: Cet article a été mis à jour pour préciser que le diabète de type 1 peut se développer à tout âge, pas seulement durant l'enfance, et qu'il s'agit d'une maladie chronique.
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